Levon Maret
Par Isabelle Klaus le vendredi, juin 19 2009, 19:05 - 13 JUIN / Levon Maret - Lien permanent
Levon, la première fois qu'on s'est vraiment parlé c'était à une jam à l'AMR de Genève.
Depuis 25 ans j'y vais. Avant j'étais la plus jeune, maintenant c'est souvent le contraire.
Dans ce genre d'endroit tout est possible. C'est là que se trouve le sens du jazz : sa fraîcheur, son inconditionnel besoin de mixité, de renouvellement. Certes la mondialisation des cursus musicaux du jazz et des musiques improvisées a tendance à uniformiser les pratiques et enseignements, mais on trouve toujours dans les jams quelques personnalités exceptionnelles à découvrir.
Levon je l'ai trouvé un peu culotté. Culotté et très doué : un bon mix.
Normal, il est tombé dedans quand il était petit.
Moins culotté cependant que son frère — tout aussi doué — qui un jour à l'arrêt du bus (il devait avoir 16 ans) m'a dit : tu m'engages quand tu veux. Toi aussi lui avais-je répondu du tac au tac. Comme lui j'étais musicienne pas une agence de booking ! Avec le recul je me dis que c'était peut-être sa manière de me dire : je suis prêt et j'aimerais bien jouer avec toi.
Le booking : un travail titanesque.
Questions perso : Qui engage qui ?
Les vieux les jeunes ? Les jeunes les vieux célèbres ?
Qui est le leader ?
Celui qui trouve le gig ? Celui qui est le meilleur musicalement ? Celui qui est le moins bon musicalement ? Celui dont on joue les morceaux ?
Les contrats : les 10 premiers qu'on signe sont excitants. Au bout du 150 ème on n'en peut plus. Après le 500 ème, on ne rêve plus que d'une chose : que quelqu'un s'occupe à notre place de l'organisation des tournées et/ou d'être engagée comme « sidewoman ». Se pointer à l'heure dite à l'endroit dit avec comme tout bagage son instrument, ses partitions, son passeport, quelque argent, son beautycase et sa feuille de route.
Se laisser porter, diriger, emmener d'un aéroport ou d'une gare à l'autre, d'un taxi à l'autre, d'un soundcheck à l'autre, d'un hôtel à l'autre, d'un restaurant à l'autre, d'un concert à l'autre...
Tout cela en étant suffisamment en forme, ni malade ni fatigué, pour avoir encore le loisir d'observer parfois le paysage, lire un bout de livre, écouter un peu de musique et converser aimablement avec ses camarades de jeu...
La vie d'artiste c'est sport !
Levon je l'ai trouvé un peu culotté. Culotté et très doué : un bon mix.
Normal, il est tombé dedans quand il était petit.
Moins culotté cependant que son frère — tout aussi doué — qui un jour à l'arrêt du bus (il devait avoir 16 ans) m'a dit : tu m'engages quand tu veux. Toi aussi lui avais-je répondu du tac au tac. Comme lui j'étais musicienne pas une agence de booking ! Avec le recul je me dis que c'était peut-être sa manière de me dire : je suis prêt et j'aimerais bien jouer avec toi.
Le booking : un travail titanesque.
Questions perso : Qui engage qui ?
Les vieux les jeunes ? Les jeunes les vieux célèbres ?
Qui est le leader ?
Celui qui trouve le gig ? Celui qui est le meilleur musicalement ? Celui qui est le moins bon musicalement ? Celui dont on joue les morceaux ?
Les contrats : les 10 premiers qu'on signe sont excitants. Au bout du 150 ème on n'en peut plus. Après le 500 ème, on ne rêve plus que d'une chose : que quelqu'un s'occupe à notre place de l'organisation des tournées et/ou d'être engagée comme « sidewoman ». Se pointer à l'heure dite à l'endroit dit avec comme tout bagage son instrument, ses partitions, son passeport, quelque argent, son beautycase et sa feuille de route.
Se laisser porter, diriger, emmener d'un aéroport ou d'une gare à l'autre, d'un taxi à l'autre, d'un soundcheck à l'autre, d'un hôtel à l'autre, d'un restaurant à l'autre, d'un concert à l'autre...
Tout cela en étant suffisamment en forme, ni malade ni fatigué, pour avoir encore le loisir d'observer parfois le paysage, lire un bout de livre, écouter un peu de musique et converser aimablement avec ses camarades de jeu...
La vie d'artiste c'est sport !