A la base tout était très simple
Par Isabelle Klaus le mercredi, avril 29 2009, 19:23 - Lien permanent
À la base : tout était très simple. Une envie de jouer dehors au soleil, par toutes saisons. Sortir l'art des espaces consacrés. L'amener partout ou nulle part. Là on on ne l'attends pas, ou alors si peu. Une envie – un besoin aussi plus personnel : celui de me reconnecter avec mes origines, la terre, le travail de la terre, la suisse, interroger la "suissitude".
Après tout s'est compliqué. Il fallait laisser une trace. Archiver comme on dit dans le monde de l'art contemporain. Bref laisser une trace qui soit de qualité. Une trace qui soit meilleure que juste youtubisable et enregistrement stéréo sur minidisc. Notez que cela aurait peut-être suffit.
Qui va donc acheter un support CD ou DVD à notre époque ou des générations entières de consommateurs -CON-SOT-MATEUR- ne dépensent plus un rond pour les supports réels ou pour payer les droits d'auteurs. La défense d'un copyright : c'est bon pour ceux qui en ont les moyens : les multinationales.
J'ai tout fait à l'envers. J'avais une envie artistique —l'urgence— alors j'ai monté un dossier dans l'urgence : un premier mois à plein temps (même après 20 ans d'expérience dans l'exercice être au four, au moulin et vendre les petits pains ça prend du temps !) mis des chiffres qui paraissaient plausibles, passé toutes mes vacances de Noël à analyser et décortiquer le site swissfondations photocopié tous les documents demandés et finalement envoyé les premiers dossiers de demandes de soutien financier le 31 décembre avant 17h.
Ouf.
Mais ce n'était qu'un début
Il restait des questions de taille que je n'avais même pas eu le temps de me poser : à qui est destiné ce projet ?
Merci d'avoir posé la question. C'est quoi le but ? de faire un petit tour de Suisse et de voir comment les péquenots appréhendent la musique improvisée ? Chercher le clash ou prouver par a plus b que oui, la Suisse est belle et ses habitants aussi, que oui ils sont prêts à partager des expériences incongrues, que oui ils sont encore d'accord de vivre ensemble et de ne pas me coller un procès au cul au cas où ils apparaîtraient sur un plan de caméra sans qu'on leur ai fait signer un contrat formel.
Pourquoi le fais-tu ? Bein je sais pas... Pour moi peut-être... Doute : mais dans ce cas est-ce que cela sera intéressant pour les autres ? Pour qui ? Comment intéresser un maximum de gens ?
Petit cours pour l'apprentie productrice de films que je suis :
Quel support veux-tu privilégier le son ou l'image ?
Ah il faut privilégier un support ou l'autre ?
Si c'est le son cela suppose un enregistrement 8 pistes pour avoir suffisamment de matière sonore à mixer et donc des micros qu'on voit sur l'image. Si tu veux privilégier l'image cela suppose un travail à la perche et un son pas top top. Tu veux une caméra fixe ou du 360° ?
C'est quoi le 360 ?
Bein, c'est le film sur l'Afrique de Depardon par exemple... Quoi qu'il en soit quant tu captes en extérieur et qu'il y a du vent, tu n'entends plus que ça dans l'enregistrement, même avec le top des zycotes (protections de micros) celles qui font 30 cm de long, sont en peau de lapin et coûtent 160 euros pièce.
Le projet simple, jouer en duo avec des musiciens dans le lieu qu'ils auront choisi était devenu au fil des interrogations, une méga production non hollywoodienne — dans laquelle je jouais tous les rôles ou presque. Auteure, compositrice, réalisatrice, administratrice, productrice, coordinatrice, ...
Ce projet "simple" commençait à devenir très compliqué.
« Toujours au bord de la faille » a écrit un jour un journaliste « Batteuse de la démesure » « mille pulsations minutes » « Trois vies en une » d'autres journalistes.
Valérie et d'autres amis me disent : n'oublie pas l'essentiel, tu es batteuse et tes expériences de danseuse, artiste, pseudo-comédienne, écrivaine c'est bien sympa mais ça ne vaudra jamais ce que tu fais sur une vraie batterie.
Je les écoute.
Oui : ils ont peut-être raison.
Mais moi je déteste m'ennuyer.
Qui va donc acheter un support CD ou DVD à notre époque ou des générations entières de consommateurs -CON-SOT-MATEUR- ne dépensent plus un rond pour les supports réels ou pour payer les droits d'auteurs. La défense d'un copyright : c'est bon pour ceux qui en ont les moyens : les multinationales.
J'ai tout fait à l'envers. J'avais une envie artistique —l'urgence— alors j'ai monté un dossier dans l'urgence : un premier mois à plein temps (même après 20 ans d'expérience dans l'exercice être au four, au moulin et vendre les petits pains ça prend du temps !) mis des chiffres qui paraissaient plausibles, passé toutes mes vacances de Noël à analyser et décortiquer le site swissfondations photocopié tous les documents demandés et finalement envoyé les premiers dossiers de demandes de soutien financier le 31 décembre avant 17h.
Ouf.
Mais ce n'était qu'un début
Il restait des questions de taille que je n'avais même pas eu le temps de me poser : à qui est destiné ce projet ?
Merci d'avoir posé la question. C'est quoi le but ? de faire un petit tour de Suisse et de voir comment les péquenots appréhendent la musique improvisée ? Chercher le clash ou prouver par a plus b que oui, la Suisse est belle et ses habitants aussi, que oui ils sont prêts à partager des expériences incongrues, que oui ils sont encore d'accord de vivre ensemble et de ne pas me coller un procès au cul au cas où ils apparaîtraient sur un plan de caméra sans qu'on leur ai fait signer un contrat formel.
Pourquoi le fais-tu ? Bein je sais pas... Pour moi peut-être... Doute : mais dans ce cas est-ce que cela sera intéressant pour les autres ? Pour qui ? Comment intéresser un maximum de gens ?
Petit cours pour l'apprentie productrice de films que je suis :
Quel support veux-tu privilégier le son ou l'image ?
Ah il faut privilégier un support ou l'autre ?
Si c'est le son cela suppose un enregistrement 8 pistes pour avoir suffisamment de matière sonore à mixer et donc des micros qu'on voit sur l'image. Si tu veux privilégier l'image cela suppose un travail à la perche et un son pas top top. Tu veux une caméra fixe ou du 360° ?
C'est quoi le 360 ?
Bein, c'est le film sur l'Afrique de Depardon par exemple... Quoi qu'il en soit quant tu captes en extérieur et qu'il y a du vent, tu n'entends plus que ça dans l'enregistrement, même avec le top des zycotes (protections de micros) celles qui font 30 cm de long, sont en peau de lapin et coûtent 160 euros pièce.
Le projet simple, jouer en duo avec des musiciens dans le lieu qu'ils auront choisi était devenu au fil des interrogations, une méga production non hollywoodienne — dans laquelle je jouais tous les rôles ou presque. Auteure, compositrice, réalisatrice, administratrice, productrice, coordinatrice, ...
Ce projet "simple" commençait à devenir très compliqué.
« Toujours au bord de la faille » a écrit un jour un journaliste « Batteuse de la démesure » « mille pulsations minutes » « Trois vies en une » d'autres journalistes.
Valérie et d'autres amis me disent : n'oublie pas l'essentiel, tu es batteuse et tes expériences de danseuse, artiste, pseudo-comédienne, écrivaine c'est bien sympa mais ça ne vaudra jamais ce que tu fais sur une vraie batterie.
Je les écoute.
Oui : ils ont peut-être raison.
Mais moi je déteste m'ennuyer.