Rousseau pour tous 2012: l'îlot Rousseau

Resume "In 2012, for the 300 birthday of  the great swiss philosoph, writer, composer Jean-Jacques Rousseau, Béatrice Graf developed many pluridisicplinal events including more than 130 people: acoustic concerts in the park,  but also video mapping, edition of a book, brassband playing Rousseau's music,..."

«L'ÎLE », une création musique et vidéo
les 19 et 21 juin à 21h30 cour intérieure du 20 Montbrillant, 1201 Genève

Béatrice Graf (images vidéo & musique),Déborah Legivre (installation video et mapping ), Raphaël Ortis (basse,objets)  Florence Melnotte (piano)  et Sébastien Petitat (trompette, percussions)

Œuvre musicale, installation visuelle évolutive et lieu d’expérience sensorielle, l’île est une œuvre singulière, renouvelée à chaque écoute.

Ici, c’est le  Rousseau précurseur de l’écologie qui est interrogé. L’eau, sous  toutes ses formes, occupe une place centrale. La question de l’épuisement des ressources naturelles, de la lutte pour celles-ci est abordée. En se servant d’objets du quotidien  comme surfaces de projection et  générateurs  des sons, l’installation  interrogera  aussi de manière poétique et implicite notre système économique capitaliste et sa logique consumériste.

« Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme. Il force une terre à nourrir les productions d’une autre, un arbre à porter les fruits d’un autre ; il mêle et confond les climats, les éléments,les saisons : il mutile son chien, son cheval, son esclave, il bouleverse tout, il défigure tout ; il aime la difformité les monstres ; il ne veut rien de tel que l’a fait la nature, même pas l’homme ; il faut le dresser pour lui, comme un cheval de manège ; il faut le contourner à sa mode, comme un arbre de son jardin…. » J.–J. Rousseau l’Emile

vernis_8_juin

"CARNET DE ROUTE" sérigraphies & textes. Edition limitée à 200 ex.
Fête-vernissage  le vendredi 8 juin dès 18h Buvette des Cropettes


"Quartier emblématique de la vie associative genevoise pratiquant la démocratie participative à tous les niveaux, lieu de mixité dans une Genève victime de la «gentryfication », l’expérience vécue à l’îlot 13 du quartier des Grottes à Genève, apparaît à bien des points de vue comme un laboratoire « rousseauien ». Si le quartier regorge d’artistes, de musiciens, de gens de culture ou de théâtre, ceux qui travaillent l’image ou les textes, contrairement aux musiciens qu’on entend répéter par les soupirails, se côtoyent parfois pendant des années sans savoir que l’autre partage une même passion : celle de l’image ou de l’écrit. Chacun a son idée sur Rousseau, ou pas.... Fruit de la rencontre entre Jean-Jacques Rousseau, sa vie, son œuvre et des artistes, amateurs ou professionnels, qui habitent ou fréquentent cet îlot, ce Carnet de route tentera de répondre à cette question: « Rousseau aurait-il aimé l’îlot ? » En confrontant l’héritage de celui-ci à leurs pratiques quotidiennes comme à leurs idéaux , les artistes ont tenté de repositionner Jean-Jacques Rousseau dans sa cité natale, aux marges de celle-ci et au cœur de son imaginaire." Béatrice Graf,  Thomas Perrodin, Ivan la Puce www.rousseau13.org

 Dejeuners

LA "FANFARE ROUSSEAU 13" direction artistique: E Kohan & B. Graf

Orchestre déambulatoire ou statique, acoustique ou amplifié.
Répertoire : œuvres de Jean-Jacques Rousseau librement arrangées et réinterprétées tirées du recueil posthume «  Les Consolations des misères de ma vie, ou Recueil d’airs, romances et duos » (Paris 1781)

Sylvain Pool Daniele Verdesca : trompette, Gregor Vidic, Maurizio Bionda, Fiona Hulliger, Mauricio Salamanca, Eduardo Kohan, Christian Dutour, Diego Sossa : saxophones, Monika Esmerode : cor, Alexandra Tundo: clarinettes, Jérôme Gautschi Olga Trofimova  : trombone Sandro Rossetti, Béatrice Graf, Claude Tabarini : percussions, Florence Nussberger: porte drapeau. Costumes  Véronica Ségovia.

Di 01.07. « Festival AMR aux Cropettes » Parc des Cropettes à 16 h30-1201 Genève Grand Ensemble Rousseau (création ):

La Fanfare Rousseau 13 accompagnée de Laurent Sandoz et Sophie Rusch à la voix joue les arrangements de Florence Melnotte et Marc Drouard
« Si Jean-Jacques Rousseau était l’écrivain et le philosophe que l’on connaît, on sait moins qu’il fut également un compositeur apprécié et que parmi les multiples métiers qu’il a exercés celui de copiste lui a permis de vivre le moins péniblement. Opéras, romances, airs populaires (première retranscription du ranz des vaches !), son œuvre musicale est prolixe et diversifiée. Si l’ouverture de son opéra « Le devin de village » demeure dans l’inconscient collectif – qui se souvient qu’elle fut le générique de la Télévision suisse romande des années 60 ? – la plupart de ses pièces musicales sont tombées dans l’oubli. La Fanfare Rousseau 13 remet au goût du jour et réinterprète librement quelques-unes de ses plus belles mélodies à l’occasion du tricentenaire de sa naissance. Il est à parier que le plus illustre citoyen de Genève, précurseur du théâtre participatif, ait pleinement souscrit à cette manière originale de saluer sa mémoire. »

« La Fanfare Rousseau 13 ? Epatant, drôle, puissant, populaire et raffiné. » «… ça fait un peu penser aux ensembles sud- africains, ce mélange entre la liturgie protestante des colons boers et les mélodies traditionnelles africaines.

Tel 076 384 58 58   www.youtube.com/watch?v=IAR2d4p8DIg

Dates passées : 19.01  Inauguration de l’île Rousseau –Genève : lancement des festivités « Rousseau pour tous 2012 » 29.04.  Brunch de printemps du Collectif Beaulieu , serres du Parc Beaulieu – 1201 Genève 01.05. Défilé du 1 mai- au fil des rues-Genève 20.05. « Jours de fête aux Grottes » Square Spon à 17h-1201 Genève,

Programme

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Du Contrat social sous les baguettes

La percussionniste Béatrice Graf invite à des «Déjeuners sur l’herbe» musicaux dans le cadre du tricentenaire de Rousseau

Le 1er mai dernier, Béatrice Graf, son «washboard»* autour du cou, défilait à Genève avec sa petite fanfare rousseauiste. Quelques semaines plus tard, la percussionniste et militante, habituée des manifestations, nous reçoit chez elle, histoire de revenir sur son projet autour de Rousseau en cette année du tricentenaire du philosophe, écrivain et musicien.
Chez elle, c’est à l’îlot 13 dans le quartier des Grottes, haut lieu de la vie associative genevoise, aujourd’hui menacé par le projet d’agrandissement de la gare Cornavin. Mais les habitants du quartier sont organisés et n’entendent pas se laisser faire… «Ici, nous avons des réunions tous les lundis. Notre démarche est participative. C’est un village dans la ville. Un idéal qui ressemble à l’utopie de Rousseau», explique Béatrice Graf, membre de la coopérative depuis 1986. Et qui, cette année, s’est plongé dans la vie de Jean-Jacques, ce «fils d’ouvrier, orphelin de mère, autodidacte, révolutionnaire», entre autres qualificatifs égrenés par la musicienne, qui propose, jusqu’au 17 juin, plusieurs concerts acoustiques dans le quartier des Grottes. Des «Déjeuners sur l’herbe» comme autant d’espace-temps conviviaux et interactifs, Rousseau en toile de fond.

Eclectisme musical

«On connaît plutôt Rousseau l’écrivain que le musicien. Or, il a écrit 7 opéras dont 4 qu’il a terminés et des centaines de morceaux. C’est une musique d’époque, qui a beaucoup plu à Louis XV notamment. Elle est simple et laisse de la place à liberté d’interprétation. Dans la Fanfare Rousseau 13, nous jouons ses morceaux en improvisant. Cela donne un drôle de mélange entre liturgies protestantes et le « township-jazz sud-africain ».» Une musique éclectique, à l’image de la démarche créative de Béatrice Graf. «Rousseau n’aimait pas les étiquettes. Moi non plus», lance celle qui a joué en 30 ans de carrière avec quelque 150 groupes, du jazz au rock, de la musique du monde aux opérettes… Elle se qualifie volontiers de «généraliste de la musique», ce qui n’exclut nullement le talent. «Tout ce que j’ai appris de mes rencontres ici et ailleurs font ce que je suis. En ce moment, j’apprends beaucoup des oiseaux…» Leurs chants accompagnent les répétitions de celle qui préfère désormais jouer au soleil dans les parcs plutôt que dans l’obscurité de sa cave. Depuis une dizaine d’années, elle privilégie donc des créations personnelles adaptées au plein air. Un changement d’horizon qui l’a obligé à alléger son instrument. Elle a ainsi bricolé une batterie-valise, et aime détourner des outils (des lames de scies circulaires, des bidons…) en instrument. «N’importe quel objet crée du son. J’aime l’idée de récupération dans cette société qui jette tout, où les gens sont pris dans un engrenage de surconsommation. Pour moi, c’est une forme de militantisme…» Tout comme le fait d’aller à la rencontrer des spectateurs, changer le rapport à la culture, la rendre accessible hors des salles et des mondanités, bref «sortir l’art des espaces consacrés». Cette démarche ne serait d’ailleurs pas si éloignée de la pensée de Rousseau, puisque Béatrice Graf rappelle qu’ «il est considéré comme un pionnier du théâtre participatif».

Transhumances

Ces deux dernières années, elle a sillonné la Suisse, improvisant sur les places et dans les parcs publics. Son périple musical, dénommé «Transhumance», est un retour aux sources pour cette fille de paysan, qui dès son jeune âge était contrainte de faire les foins, au lieu d’aller à la piscine comme toutes ses amies. «J’étais très fâchée à l’adolescence d’être une main-d’œuvre si bon marché. Et je le suis encore, même si je me rends compte que cela m’a appris à bosser.» C’est peut-être aussi cette rage qui l’a amené à devenir batteure. Un nom qu’elle préfère à celui de batteuse, car justement trop agricole à son goût. «J’avais besoin d’un exutoire, après plusieurs années d’accordéon payées par ma mère, à ses 4 enfants, et le travail au champs.» Elle suivra des cours de batterie au conservatoire, et de nombreux ateliers à l’ AMR (Association pour l'encouragement de la musique improvisée). Une carrière artistique qui ne l’empêchera pas d’obtenir une licence en sciences économiques et sociales, d’effectuer de nombreux remplacements dans l’enseignement et de travailler plusieurs fois à l’usine. «C’est là que j’ai compris pourquoi c’était difficile pour un ouvrier d’aller au cinéma et au théâtre. Après une journée de travail à l’usine, on est lessivé.»
Aujourd’hui reconnue, Béatrice Graf privilégie des créations personnelles et des collaborations avec d’autres artistes. Cette année, elle a, entre autres projets, accompagné de sa batterie une conteuse en Russie. L’histoire est celle d’une petite fille prénommée Bulle qui vit dans un monde carré… Un personnage pas étranger à la musicienne, avide d’air pur et d’alternatives dans une société bien trop rigide pour elle.

Aline Andrey

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Des «Déjeuners sur l’herbe» avec Rousseau

Béatrice Graf propose des échappées musicales jusqu’au 17 juin au parc des Cropettes et à l’îlot 13, dans le quartier des Grottes à Genève. Des concerts acoustiques pour tous les goûts, qui invitent à la convivialité, à la flânerie et à découvrir ou redécouvrir Rousseau, grâce à une bibliothèque mobile proposant des ouvrages de et sur l’écrivain, philosophe et musicien.
Les prochains Déjeuners sur l’herbe ont lieu le 7 juin à 17h à la Buvette des Cropettes (classique-impro); le 9 juin dès 11h au Parc des Cropettes (Rousseau-jazz); le 13 juin à 17h à la Buvette des Cropettes (impro-groove); le 14 juin à 17h dans la cour intérieure du 20, rue Montbrillant (chants : soirée  100% féminine pour la grève des femmes); le 15 juin à 18h au Parc des Cropettes (musique du monde); le 16 juin dès 12h à la pétanque du Parc des Cropettes (classique-jazz); le 17 juin dès 11h, brunch concert, cour intérieure du 25 rues des Gares (musique improvisée).
En dehors des concerts, le projet «l’îlot Rousseau» englobe théâtre, conférences, installations et une spectcle musique-vidéo « L’île » que Béatrice Graf présentera les 19 et 21 juin à 21h30. Jusqu’au 16 juillet.

AA